On sait tous que la vie sur terre ferme n’a commencé que longtemps, très longtemps après l’apparition des premières plantes dans les océans. Si longtemps même, que si l’on prenait l’année du calendrier pour échelle, et que l’on fixait au 1er janvier les débuts de la vie végétale dans les mers, ce ne serait que vers le 20 novembre qu’elle commencerait sa progression sur terre ferme. Et l’homme, quant à lui, n’apparaîtrait que le 31 décembre ! Ce qui veut dire que les plantes existent depuis 365 fois plus longtemps que l’homme. On peut donc se poser la question : qu’ont fait les plantes pendant tout ce temps ? Darwin nous le dirait : tout comme nous, elles n’ont fait qu’évoluer. Nées il y a quelque trois milliards d’années sous forme de plancton végétal trop petit pour être visible à l’œil nu, et pourtant suffisamment grandes pour nourrir les baleines, les plantes ont évolué jusqu’à donner naissance aux plus grands représentants vivants sur terre, les séquoias de la Sierra Nevada en Californie.
Elles ont évolué et se sont diversifiées en espèces, en genres et en familles, mais le plancton végétal des débuts est toujours là, inchangé, lui. Et c’est à des algues de sa descendance que nous devons, bien plus tard, la colonisation de la terre ferme. Une colonisation qui s’est faite sur une terre peu accueillante, puisqu’elle ressemblait à un paysage lunaire sans trace de vie, où il n’y avait que des roches et de la poussière ! Les fougères ont fini par y prendre pied, puis les conifères avec l’apparition des graines pour la reproduction. Et finalement il y eut les innombrables plantes à fleurs qui constituent aujourd’hui l’essentiel de nos paysages, bien que les conifères et les fougères soient toujours présents.
Après la colonisation de la terre, les plantes frappent un autre grand coup : l’invention de l’ovule, donc de la sexualité. Désormais, la fécondation n’est plus tributaire de l’eau, le vent se charge de déposer les spermatozoïdes sur les pistils. C’est ainsi que de terre rocailleuse grise, le monde devient petit à petit la terre verte et fertile que nous connaissons. Extraordinaire odyssée que celle des plantes, à qui nous devons la vie, puisque nous respirons l’oxygène qu’elles produisent et que nous mangeons les fruits qu’elles font pousser !
Cela vous donne-t-il envie de mieux connaître les plantes ? Noble tâche que celle-là, mais pas facile, car rien qu’en Suisse, on dénombre près de 4’000 espèces dans le règne végétal.
Dans la seule ville d’Yverdon, il y en a plus de 600. Les connaissances botaniques ne s’acquièrent donc pas en un jour, mais seulement en garnissant sa bibliothèque d’ouvrages de vulgarisation qu’on ouvrira fréquemment, et en faisant régulièrement des sorties botaniques avec un carnet dans lequel on prendra soin d’inscrire le nom des plantes observées. Mais quel bonheur de pouvoir finalement mettre un nom sur toute une liste de fleurs, de savoir à quelles familles elles appartiennent, et de connaître ne serait-ce que les rudiments de l’évolution qui les ont amenées là !
Evidemment, il y a aussi les sorties botaniques mensuelles du Cosny, pendant les six mois de grosse floraison, d’avril à septembre, qui vous permettent de vous lier d’amitié avec des gens qui ont fait de l’observation des plantes leur passe-temps favori. Ces personnes seront heureuses de vous aider et de vous conseiller dans vos premiers pas au sein de cet univers fabuleux qu’est la botanique. Faites donc l’essai d’une sortie botanique du Cosny : vous saurez vite si c’est quelque chose pour vous. Et si une sortie mensuelle ne vous suffit pas, il est aussi possible de rejoindre un petit groupe du Cosny qui organise des sorties botaniques hebdomadaires à Yverdon. Vous connaîtrez mieux alors la richesse floristique incroyable de notre Ville.
Pierre Steiner
Pierre partage chaque semaine par mail des Petites réponses aux questions de botanique selon l’exemple ci-après, pour s’inscrire : pierre.steiner@cosny.ch
Dans quel sens circule la sève des arbres ?
Vous aurez probablement répondu « vers le haut », mais dans les faits, le tronc d’arbre est parcouru par un double courant de sève, l’un montant et l’autre descendant.
La sève brute (ou montante) achemine l’eau et les sels minéraux puisés dans le sol jusqu’aux feuilles, où la photosynthèse les transformera en sève élaborée.
La sève élaborée (ou descendante), sera ensuite renvoyée dans toutes les parties vivantes de l’arbre, jusqu’aux racines.
Les deux sèves, montante et descendante, circulent dans la partie périphérique (vivante) du tronc, car la partie centrale, la plus volumineuse, est morte, elle ne sert plus que de support.
Les deux sèves ne se croisent jamais, elles circulent dans des canaux différents.